POUR EN FINIR AVEC L'ORIGINE DU MONDE

 

De l’origine du monde, c’est initialement une investigation autour de la parentalité, commencée en 2020. À partir d’une multitude de témoignages collectés auprès de personnes de tous âges, d’archives personnelles, de matières littéraires, scientifiques, sonores et statistiques, un premier triptyque de spectacles éphémères a existé, qui interrogeait tour à tour la parole des femmes, des hommes et des engendré·e·s.

 

Au cœur de ce quatrième et ultime volet, il s’agit bien pour les autrices de quitter le théâtre documentaire. Entre aveu d’impuissance à trouver des réponses satisfaisantes, tentative de dire caca boudin à l’injonction sociale, rêverie et fête cauchemardesque, Charlotte et Raphaëlle entrent ici en territoire inconnu. Comme à la chasse aux papillons, elles partent dans les prairies cosmiques de leur inconscient, à la recherche de leur parole intime à propos de la parentalité.

 

 

Photo Aliette Cosset / Festival les Cancans (34)
Photo Aliette Cosset / Festival les Cancans (34)

 

Pour en finir avec l’origine du monde

 

 

 

Nous aurions pu faire un medley, un best-of, de nos meilleurs témoignages des épisodes 1, 2 et 3.

 

 

Nous aurions pu garder ce confort de récolter des paroles autres que les nôtres, d’en donner à entendre les meilleurs moments, d’en faire un collage pertinent.

 

Nous aurions pu continuer à dérouler le fil du théâtre documentaire dont nous commencions à devenir expertes.

 

 

Mais nous avons choisi autre chose – si tant est qu’on choisisse vraiment ce genre de choses, et qu’elles ne s’imposent pas à nous.

 

Nous avons choisi de faire une vraie tabula rasa, de nous poser sincèrement la question de : qu’est-ce que toutes ces paroles, ces questions, ces discussions ont agité / bougé / fait évoluer en nous-mêmes ?

 

 

Comment ont-elles modifié nos relations d’amies et de voisines, nous qui sommes si différentes - l’huître et la fouine, l’eau et le feu, celle qui souffre de se faire regarder, qui aime les murs protecteurs de sa maison où rester avec sa meute, et celle qui demande que le monde vienne s’immiscer dans sa parentalité et rêve un monde où tout le monde se sentirait concerné par les enfants des autres ?

 

 

Il nous a semblé que nous ne pouvions plus, quelque part, nous cacher.

 

 

Nous nous sommes interrogées sur les choix que nous avions, sur le déterminisme, sur les parcours qui font de nous ce que nous sommes, nous nous sommes engueulées sur l’épigénétique, sur l’inné et sur l’acquis, nous avons écrit des choses que nous n’arrivions pas forcément à nous dire, nous avons produit beaucoup beaucoup de matière, nous avons sorti pas mal de colère en la trouvant finalement inopportune, nous avons rêvé des mondes absurdes en tirant quelques fils de notre monde réel, des mondes où on délivre des diplômes de parents et où on doit passer un permis annuel pour recevoir chez soi des enfants extérieurs invités. Nous avons continué à chercher autour de cette évidence que nous restons en partie enfants en devenant parents ou adultes, nous avons exploré l’idée que bien souvent nous faisions semblant – de savoir, d’être sûr·e·s, de jouer à l’autorité -, que bien souvent nous nous sentions minuscules dans ces costumes taillés trop grands pour nous.

 

 

Nous avons aimé être parfois obscènes, vulgaires, gênantes, bien que toujours en maîtrise de ce que nous choisissons de dévoiler, de tendre, d’interroger ; nous avons aimé casser en tous cas ces codes des mamans polies, mesurées, douces et pudiques.

 

 

 

Nous avons créé ce spectacle qui est l’aboutissement de nos 4 ans de recherches, de collectes de témoignages, d’écoute de dizaines de podcasts, de lectures, mais aussi de vie commune, d’évolution de nos enfants et de nous-mêmes en tant que mères, de conflits, de silences, de tabous même entre nous, de constatation de nos différences et de soutien dans nos épreuves, de rires, de pleurs – de vie, quoi.

 

 

 

Nous avons créé ce spectacle qui n’est que ça, qui est un peu comme nous – lourd et subtil.

 

Que nous voulions comme un tout petit caillou dans la chaussure, qui n’est pas vraiment gênant mais qu’on ne peut pas ne pas remarquer pendant qu’on marche avec.

 

Qui n’est que ce qu’il est, et qui assume sa simplicité, sa légèreté, sa proximité avec nos vrais « nous ».

 

 

Qui nous demande d’être très transparentes sur notre complicité, sur notre force de binôme.

 

Qui nous demande d’être très exigeantes sur notre partition de comédiennes, et en même temps très en prise avec notre fragilité, notre sincérité pure.

 

Qui est pensé pour faire rire, pleurer, penser. Pour en finir avec l’origine du monde.

 

 

Article Chalon dans la rue - juillet 2024
Article Chalon dans la rue - juillet 2024

 

Durée 1h15

Tout public à partir de 8 ans

Jeu, mise en scène, écriture Raphaëlle Bouvier et Charlotte Perrin de Boussac 

Aide à l’écriture, au jeu et regard musical Maxime Potard, Roman Gigoi-Gary

Technique Sophie Aptel en alternance avec Cannelle Mouz-Cazenave

Complicités Coline Trouvé, Leonardo Montecchia 

Costumière Virginie Breger

Administration LO BÒL - Comptoir du spectacle 

Production Charles Bodin et Laure Chassier

 
Co-productions et soutiens au projet artistique global (épisodes 1, 2, 3 + épisode final) :
Théâtre Joliette Scène conventionnée art et création - expressions et écritures contemporaines - Marseille (13) / Théâtre Le Sillon, Scène conventionnée art en territoire - Communauté de communes du Clermontais - Clermont- l’Hérault (34) / Lycée Agricole Charles-Marie de La Condamine - Pézenas (34) / Melando, Rencontres des Cultures en Pic Saint Loup (34) / L'Atelline, lieu d'activation art & espace public - dans le cadre du dispositif Agiter Avant Emploi (34) / NEST - Nord Est Théâtre, CDN transfrontalier de Thionville-Grand Est - Thionville (57) / Théâtre La Cité - Biennale des Écritures du réel - Marseille (13) / Chalon dans la rue CNAREP - Chalon-sur-Saône (71) / Théâtre La Passerelle, Scène nationale - Gap (05) / L’Usine CNAREP - Tournefeuille (31) / L’Atelier 231 CNAREP - Sotteville-lès-Rouen (76) / Lieux Publics CNAREP - Marseille (13)
 
Dispositif Occit’avenir / DGCA - Aide à la production / CD 13 - Aide à la création / Ville de Marseille
 
L’association Détachement International du Muerto Coco est conventionnée par la Ministère de la Culture / DRAC PACA
Photo : Pierre Acobas / L'Abattoir de Chalon-sur-Saône (69)
Photo : Pierre Acobas / L'Abattoir de Chalon-sur-Saône (69)

 

PROCESSUS DE CRÉATION / ENQUÊTE AU LONG COURS (2020-2024)

 

Trois spectacles éphémères ont d'abord été créés :

 

le premier en 2020, autour de la parole des femmes,

le second en 2022 autour de la parole des hommes,

le troisième en 2023 autour de la parole des enfants, et plus globalement des engendré·e·s.

 

Théâtre brut, scénographie minimaliste, archives personnelles, témoignages récoltés auprès de personnes de tous âges et de tous milieux sont autant d'outils qui ont servi à alimenter ce travail.

 

Ces 3 épisodes ont chacun été diffusés 6 mois environ.

Ils ont été construits autour des questions suivantes :

c'est quoi, un parent ? Et un "bon" ou un "mauvais" parent ? Quelle différence existe t-il entre un père et une mère? À partir de quand se sent-on devenir parent ?

Pourquoi continue t-on à faire des enfants ?

 

Le but de ces 3 épisodes était de servir de terreau de matière, de réflexion, de méthodologie

pour la création de la création pérenne, créée en mai 2024

à la lumière de tout ce qui a été engrangé, réfléchi, vécu depuis 2020 :

 

"Pour en finir avec l'origine du monde"

 

 


ARCHIVES

Épisode 3 ; la parole des engendré·e·s

 AVRIL À OCTOBRE 2023

 

Ce troisième épisode créé  s'articule autour de la parole des enfants, des engendré·e·s.

 

Une vaste collecte de témoignages a été menée pour l'occasion dans des écoles (primaires à lycées), auprès des familles des autrices, dans des cafés, dans des lycées agricoles, sur internet et dans les hasards des rencontres de la vie.

 

Enfin un vrai spectacle de cirque.

 

Captation vidéo de l'épisode 3 :

CLIC.

 

Spectacle conçu et joué par Raphaëlle Bouvier, Charlotte Perrin de Boussac.

Musique : texte collectif, composition Guillaume Bertrand.

Avec la complicité chorégraphique de Leonardo Montecchia, mais aussi avec le regard burlesque de Coline Trouvé, l'aide de Roman Gigoi-Gary à la création sonore, et de Maxime Potard au jeu d'actrices et à la dramaturgie.

 

 


Épisode 2 : la parole des hommes

AVRIL À OCTOBRE 2022.

 

 

 

Cette année, donc, c'est la parole aux hommes.

Pas pour la binarité homme-femme, non : simplement pour faire entendre les paroles qui ne se livrent pas spontanément, comme nous l'avons remarqué lors de la première fournée de collectages en 2020, où seules des femmes ont répondu spontanément à l'appel à témoignages.

“Je ne veux pas jeter la pierre à tout ce côté des hommes qui se tait,

parce que je trouve qu’il a aussi une certaine beauté.

Mais c’est pas parce qu’on est un homme qu’on est condamné à se taire et à supporter sa vie ;

ni parce qu’on est une femme qu’on est condamnée à parler tout le temps. 

 

Moi en tant que père, je ne peux pas me taire.”

(extrait du témoignage de L., papa d'une petite fille de 18 mois)

 

 

Captation vidéo de l'épisode 2 :

CLIC

 

 

Spectacle conçu et joué par Raphaëlle Bouvier, Charlotte Perrin de Boussac.

Textes : Témoignages récoltés auprès d'une trentaine d'hommes de tous horizons entre 2021 et 2022. Poèmes de Marc Perrin, Rémi Delaunay et de Pierrick Bonjean ; morceau "Télémachie" de Boris Zordan.

Avec la complicité chorégraphique de Léonardo Montecchia et d'Emma Tricard, mais aussi avec le regard burlesque de Coline Trouvé, l'aide de Benjamin Leven-Kerboul à la création sonore, et de Maxime Potard au jeu d'actrices.
 

Spectacle tout public à partir de 8 ans.

Durée 1h.

 

Date d'expiration du spectacle sous cette forme : octobre 2022.

 


Épisode 1 : avec la chatte en chou-fleur

(pas la peine de faire cette tête-là, tout le monde est passé par là d'une manière ou d'une autre)

 

JUIN À OCTOBRE 2020

 

 

En 2020, pendant le Grand Confinement, est né la première étape de ce projet sur la parentalité.

 

Raphaëlle était enceinte de 3 mois en mars 2020, et elle a confiné tout le printemps avec son amie et collègue de travail Charlotte, elle-même déjà mère de 2 enfants. 

 

De grandes discussions quotidiennes sur ces questions de parentalité en annulation de leurs tournées estivales respectives, elles se sont dit "fuck off, occupons-nous de ce qui nous intéresse là tout de suite, fabriquons un spectacle de circonstance et jouons dans des jardins". 

 

Ce qu'elles ont donc fait, après un grand appel à témoignages lancé sur la parentalité et un spectacle documentaire écrit en 15 jours. Tout ça s'est très bien passé.

 

Sauf que. Ce ne furent quasiment que des femmes qui répondirent à cet appel à témoignages. 

 

Ce 1er spectacle a joué tout l'été 2020, et puis plus du tout, parce qu'il était construit en partie autour du corps enceint de Raphaëlle et qu'au bout d'un moment elle ne l'était plus, enceinte. 

 

Il fut donc décidé à l'automne 2020 de poursuivre la recherche. D'aller chercher les paroles masculines, et plus tard (en 2023) les paroles des enfants.

 

En attendant. "De l'origine du monde, épisode 1".

 

 

"Quelque chose qu’on ne dit pas assez aux futurs parents, c’est qu’un être humain,

À 80 ans, aura déversé sur la terre en moyenne 4876 kg de merde ;

Soit quasiment 5 tonnes."

 

 

Captation vidéo de l'épisode 1 :

CLIC.

 

 

 

Spectacle conçu et joué par Raphaëlle Bouvier, Charlotte Perrin de Boussac (et Solal Bouvier-Simon en guest discret).

Avec des textes de Yasmine Blum, Charlotte Perrin de Boussac, Raphaëlle Bouvier, et de multiples témoignages de femmes (recueillis par internet, par téléphone, dans des bouquins, des films documentaires – notamment « Tu enfanteras dans la douleur » réalisé par Ovidie).

Avec la complicité chorégraphique précieuse de Léonardo Montecchia (cie la Mentira).

Graphisme Servan Dénès.

 

Tout public. 

Durée : 45 minutes.

Date d'expiration du spectacle sous cette forme : octobre 2020.